SI NOËL M'ÉTAIT CONTÉ
Le 25 décembre prochain, le monde entier fera halte pour une naissance, pour un enfant. La naissance de cet enfant fut l’année 1 de notre ère. C’est la naissance d’un certain Jésus de Nazareth en Palestine .Il n’est pas superflu de rappeler ici que Jésus n’est pas né le 25 décembre à minuit comme l’a toujours voulu la tradition de l’Église Catholique. En effet, si la fête de Pâques a été reconnue et célébrée immédiatement après la résurrection du Christ, la fête de Noël par contre (la naissance de Jésus) telle que nous la célébrons aujourd’hui, date du 2ème siècle. L’empereur Justinien en 529 l’instituera comme une fête solennelle et offi cielle de l’empire. En fait la fête de Noël a substitué une fête païenne. Cette fête païenne très populaire des Romains était la célébration de la renaissance du soleil. C’est pratiquement le solstice d’hiver qui voit le soleil évoluer progressivement vers le solstice d’été. Les chrétiens célèbreront la naissance de Jésus-Christ, LUMIÈRE du monde. La fête de Noël nous vient donc de loin: de la fête païenne à la fête hautement chrétienne, de la fête célébrée par un peuple, les Romains, à une fête célébrée par le monde entier. Depuis, la fête de Noël a beaucoup évoluée. Son évolution est du à son universalité et aux temps. Noël a pris les couleurs des milieux qui la célèbrent ou inculturation. Il est évident que la fête de Noël vécue au Canada sera différente de celle d’Afrique ou de l’Asie.
Ma dernière fête de Noël, célébrée en 2013, était en Afrique. C’était dans la paroisse Saint Paul de Dipéo. Un gros village de 5,000 habitants, sans électricité, sans eau courante, sans neige, juste +15C ce qui est très froid pour les Africains que nous sommes. La messe est prévue pour 22h mais, à partir de 21h, Chrétiens, Musulmans et païens sans différence sont sur les lieux de célébration, qui à l’occasion, est aménagée dehors parce que l’église paroissiale ne peut pas contenir la foule. Une génératrice capricieuse nous a donné la lumière par intermittence nous laissant de temps à autre dans le noir. Cela n’a, à aucun moment terni la joie de Noël pendant et après la célébration, où chrétiens et non chrétiens ont chanté et dansé pendant et surtout après la messe.
Cette année je m’apprête à vivre autre chose. Deman-dez-moi quelles seront mes impressions; je vous dirai qu’il y aura la neige, que je découvre pour la première fois, et le froid et cette fois-ci le vrai froid, pas à la manière africaine. C’est aussi célébrer Noël dans une église où chaque chrétien aura une place assise dans un éclairage parfait. C’est enfin une fête de Noël célébrée avec un autre peuple avec leur mentalité et leur culture.
La fête de Noël a aussi évoluée à travers les âges. Elle a quitté le milieu ecclésial pour s’installer dans les magasins.
Dans les sociétés occidentales, qui sont les pays développés, la fête de Noël s’est transformée en un grand commerce. Le message de Noël est pourtant bien simple: Dieus’est fait homme pour que l’homme se divinise. L’Enfant Jésus nous apporte la PAIX et la JOIE. Noël est donc partage de la paix, de la joie, du sourire et de la bonne humeur. Elle est enfin fête en famille à l’exemple de la Sainte Famille. L’esprit de Noël est la pauvreté, la simplici-té. Soyons donc sobre en dépenses et en boissons.
JOYEUX NOËL À TOUTES ET À TOUS.
Abbé Augustin SOMÉ
Pour le Comité francophone catholique St-Eugène de Mazenod