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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 23:32

En l’An de grâce 2011…

 

Après des décennies de stabilité dans l’étable, la crèche de notre église a trouvé refuge cette année sous l’humble toile d’un tepee. N’est-ce pas là l’image d’un nouveau nomadisme que l’on retrouve de plus en plus dans notre culture contemporaine? Habitants d’un village planétaire, nous nous déplaçons à la vitesse de la lumière avec pour seul bagage notre nouveau ipod. Voyager léger n’est qu’une illusion, car du bout des doigts nous pouvons toucher tout notre avoir, rejoindre nos relations, se déplacer virtuellement dans le passé, le présent et le futur sans même la nécessité d’un toit sur la tête. Et ce qui est encore plus surprenant, c’est que ce qui est extraordinaire pour les uns, n’a rien de plus naturel pour les autres.

 

Alors, quel appel nous lance ce Dieu amateur de plein air sous la tente? Le véritable nomade transporte son monde avec lui : rien de matériel, mais tout ce qui a de plus surnaturel. Voyageant léger, il ou elle sait décoder les signes du ciel et de la terre, le mouvement des astres et des vents, changer ses plans en harmonie avec les évènements et faire confiance que tout son être est autosuffisant en parfaite harmonie avec la vie qui l’entoure.

 

Le peuple nomade laisse de la place au surnaturel. Sur sa nature se déploie une autre force qui l’inspire, le guide, l’affermit, l’habite et le réalise selon son être véritable. Le surnaturel ne détruit pas sa nature, mais la perfectionne. Seul l’être nomade possède une conscience vive de ce phénomène, en laissant de la place à la grâce. La grâce est cet inattendu qui dépasse nos propres projets, nos capacités ou nos prévisions et qui apporte une nouveauté sur notre propre nature. Trop associée au miracle, la grâce correspond davantage à l’effet d’un compagnonnage avec Dieu qui souhaite avoir son mot à dire pour nous permettre de réaliser notre humanité. C’est un Dieu nomade qui ne cherche qu’à marcher avec nous pour manifester à travers nous un amour créateur et libérateur.

 

En 2011, souhaitons-nous donc une année de grâce! L'An de grâce serait une expression médiévale employée par les croyants de l'Occident chrétien, selon laquelle il y aurait une survie à une « apocalypse » que certains astrologues auraient annoncée pour l'an 1000. En réalité, outre que les « terreurs de l'an mil » sont considérées comme ayant été fort exagérées par certains historiens, l'expression "An de grâce" n'est attestée qu'à partir du XIVe siècle. Il s'agit en fait de désigner l'année dans l'ère chrétienne ou ère de l'Incarnation.

  

Ne serait-il pas opportun alors de prendre le risque de l’inattendue incarnation? Chaque année a son lot d’apocalypses qui a bien souvent l’effet de ramener notre monde désincarné à sa vraie nature.  L’An de grâce invite alors à l’ouverture pour laisser de la place à la surprise, à l’humilité pour reconnaître que nous ne sommes pas les seuls maîtres de notre histoire, à la patience pour cultiver le désir, et finalement au dépouillement pour admettre que la pauvreté assumée rend libre. L’incarnation n’a rien à d’un ajout, mais a plutôt l’effet d’un déploiement.

 

Que se réalise un An de grâce pour notre Église qui doit bien admettre que l’Esprit est à l’œuvre même au cœur des scandales qui la dépouillent. Un An de grâce pour notre communauté chrétienne qui cherche à faire naître le Christ non par des discours mais par l’humanisation des rapports humains ! Un An de grâce pour la communauté franco-yukonnaise pour qui le surnaturel ne dépend pas de Patrimoine Canadien mais de l’ardeur des francophones à se tenir debout. Un An de grâce pour nos familles qui ont plus que jamais besoin de réseaux de solidarité pour garder l’amour en santé ! Un An de grâce pour nos institutions gouvernementales qui sauront discerner une véritable répartition des richesses dans le but d’éliminer l’injuste pauvreté ! Un an de grâce pour toute personne nomade prête à entendre les appels de Dieu à même les cris du monde d’ici et d’ailleurs. Que la grâce divine libère notre véritable nature en cet  An de grâce 2011 !

 

Bapteme-Olivier-Fawdray.jpg

Le 26 décembre dernier, Olivier Fawdray, nomade des temps modernes avec ses parents Tony et Stéphanie, a vécu son baptême entouré de la communauté yukonnaise au plus grand plaisir de Grand-papa Michel Bernier et Grand-maman Lise St-Onge.

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